
Les Bienfaits de l’Amour
Inspiré du Banquet de Platon et du Mépris de J.L. Godard
Adaptation et mise en scène.....Frédéric Poinceau
Avec
Eric Bernard
Stephen Butel
Bérangère Hirtz
Cécile Le Meignen
Fabrice Michel
Maxime Reverchon
Laurent de Richemond
Assistanat.............Julie Familiar, Céline Pitavy
Lumière................Marc Vilarem
Musique...............Eric Bernard
Décor...................Mathieu Calvez
Vidéo...................David Béchu
Avec la participation de Ferdinand Poinceau
Production............Les Travailleurs de la Nuit
Coproduction.......Théâtre des Bernardines, Théâtre Joliette Minoterie
Administration.....Archipel Nouvelle Vague
Avec le soutien de la Ville de Marseille, de la DRAC PACA,
du Conseil Général 13 et du FIJAD
3/12/2023
Les Bienfaits de l'Amour 2011
d'après le Banquet de Platone de la page


Aristophane (Cécile Le Meignen) et Phèdre (Fabrice Michel)
Diotime (Bérangère Hirtz) et Socrate (Eric Bernard)
..................................................................................................................
Les Bienfaits de l’Amour s’organise autour d’un concours rhétorique (et théâtral), où chaque acteur va devoir « improviser », dans un grand désordre, et sur le fond d’une passion gaie, celle de l’Amour. Sur le proscenium, un maître de cérémonie travesti en femme, un micro à la main, annonce les règles du symposium en musique live. Autour de lui, comme après une dernière orgie mémorable, les sophistes gisent encore avinés, prêts au stand-up ultime.
C’est ainsi que nous avons imaginé les célèbres orateurs du banquet célébrant Eros : bouffons sophistes, punks ivres, bramant leur mélopée amoureuse à demi-nus, enroulés dans des tapis de peaux de chèvres et de poils. Pour autant, chacun a choisit ses armes de persuasion massive : musique, vidéo, farce, élégie, danse ou théâtre, sous l’œil ironique d’un Socrate, batteur de cymbales. Comme autant de stands up successifs, les conférenciers rivaux se succèdent, défendant becs et ongles leur idée singulière d’un mariage sacré de la philosophie et du théâtre. Mais une chose les anime tous : faire entendre la beauté, la poésie et l’humour du Banquet aujourd’hui.
"A travers le Banquet platonicien, je voulais retrouver le chemin du Désir pour moi-même. Pas le désir en tant que force abstraite, ni les petits désirs multiples et quotidiens, qui ont plus à faire avec l’avoir qu’avec l’être. Mais plutôt le Désir en tant qu’énergie vitale moteur, dont Platon nous rappelle qu’il est le germe créateur, se déployant selon nos propres lois, allié de la volonté et qui inclut la possibilité du choix. Une notion du désir essentielle, qui peut rendre sa dignité et sa liberté à l’homme. Et tout ceci défilant sous le ton de la boutade dialectique... Et puis j’ai voulu me reposer cette question simple, qui traverse souvent nos projets : le théâtre ne peut-il être aussi ce lieu « d’un gai savoir » qui nous rassemble, comme il l’était au temps d’Aristophane ? "
F. Poinceau
..........................................................................................................................
AGATHON : Viens ici t’asseoir près de moi, Socrate, qu’à ton contact justement, je jouisse de la science qui t’est venue dans le vestibule ; car il est certain que tu l’as trouvée et que tu la tiens, cette science, sinon tu n’aurais pas bougé, et tu y serais encore dans ton vestibule !
SOCRATE : Ce serait une bonne chose, Agathon, si le savoir était de nature à couler du plus plein vers le plus vide, pour peu que nous nous touchions les uns les autres. S’il en était ainsi, j’apprécierais beaucoup de m’asseoir près de toi, (Il le fait.) car j’imagine, que de toi, un savoir magnifique et abondant va couler, pour venir me remplir et m’enfanter de belle science… Ma science à moi est insignifiante, aussi illusoire qu’un rêve, alors que la tienne est éclatante, fougueuse et capable de se répandre généreusement… in Le Banquet de Platon